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Insuffisance cardiaque : quand le cœur ne suit plus

Essoufflement, fatigue, œdème aux chevilles…, l’insuffisance cardiaque provoque de nombreuses difficultés au quotidien. La qualité de vie des patients en est fortement altérée. Néanmoins, cette pathologie grave peut être stabilisée par un traitement médicamenteux (ou traitement chirurgical dans certains cas) et une bonne hygiène de vie.

L’insuffisance cardiaque se caractérise par l’incapacité du cœur à drainer et pomper normalement le sang depuis et vers le reste des organes, ce qui entraine une mauvaise oxygénation des organes et une accumulation de liquides (œdèmes). Cette maladie très handicapante est souvent liée à l’âge. Elle peut toutefois survenir chez des individus jeunes, parfois atteints d’une malformation des valves cardiaques.

64

millions de personnes sont atteintes d’insuffisance cardiaque à travers le monde1.

1 – 3 %

La prévalence dans les pays occidentaux (Union européenne, Amérique du Nord) se situe entre 1 et 3%. Certains pays asiatiques font état de chiffres bien plus élevés : 6 % à Taiwan, 5% en Indonésie.2

1,4 milliard

L’insuffisance cardiaque tend à se développer du fait du vieillissement. En 2030, une personne sur six dans le monde sera âgée de 60 ans ou plus. A cette date, la part de la population âgée de 60 ans et plus passera de 1 milliard en 2020 à 1,4 milliard.3

Le cœur, une pompe qui s’épuise

Le cœur est constitué de quatre cavités (deux oreillettes, deux ventricules), qui se contractent de manière coordonnée afin d’acheminer le sang vers les poumons, où il est réoxygéné, puis vers le reste de l’organisme. Cette action de pompage est assurée par un muscle appelé le myocarde, lui-même irrigué par les artères coronaires.

Décryptage sur l'insuffisance cardiaque

Lorsque le cœur perd une partie de sa force musculaire et sa capacité de contraction normale, on parle d’insuffisance cardiaque. Il ne pompe plus suffisamment de sang etl’organisme ne reçoit donc pas l’oxygène dont il a besoin.  Se manifestant d’abord à l’effort, puis au repos, elle oblige le cœur à compenser en travaillant plus : dans un premier temps, par une accélération du rythme cardiaque ; puis par une augmentation du volume du cœur (dilatation des cavités, épaississement des parois).

Premiers symptômes : œdèmes, souffle court et fatigue

Le ralentissement de la circulation sanguine entraine une accumulation de sang dans les vaisseaux augmentant la pression sur leurs parois. Cela provoque la fuite de liquide vers les tissus et des œdèmes peuvent apparaitre, notamment au niveau des chevilles et des pieds.

L’augmentation de la pression du sang dans les vaisseaux pulmonaires empêche le bon fonctionnement des poumons. Cette gêne se manifeste par un essoufflement et une difficulté à reprendre son souffle à l’effort, puis pour des efforts de plus en plus petits et ensuite au repos.

Autre symptôme évocateur, la fatigue qui provient d’un déficit d’irrigation des muscles, ainsi privés d’un apport suffisant en nutriments et en oxygène.

Enfin, l’insuffisance cardiaque engendre aussi une rétention d’eau et de sel en raison d’une moindre activité des reins ce qui peut se traduire par une prise de poids rapide et inexpliquée.   En présence de l’un ou de plusieurs de ces symptômes, il est recommandé de consulter rapidement un médecin.

Le saviez-vous ?

60-100 bpm est le rythme normal d’un cœur.4

Il peut atteindre 130-150 bpm lors d’un exercice physique. Toutefois, si vous présentez des symptômes ou si vous pensez que votre pouls est irrégulier, informez votre médecin.

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Un doppler pour surveiller l’activité du cœur

Outre l’examen clinique et un bilan sanguin, le diagnostic de l’insuffisance cardiaque repose sur l’électrocardiogramme (y compris lors d’un test d’effort pour les sujets jeunes) et sur l’imagerie.

L’échocardiographie doppler permet de mesurer la taille des cavités cardiaques et l’épaisseur du muscle. Elle évalue également la capacité de remplissage et la contraction du ventricule gauche, chargé de propulser le sang vers l’organisme. Selon le résultat, on distingue les insuffisances cardiaques à fraction d’éjection réduite de celles à fraction d’éjection normale.

Certains marqueurs dans le sang (BNP/NT-proBNP), permettent de déterminer si l’aggravation de la fatigue ou l’essoufflement sont dus à une insuffisance cardiaque ou non. Le BNP/NT-proBNP est libéré dans le cœur en réponse aux augmentations de pression à l’intérieur du cœur. Chez les patients souffrant d’insuffisance cardiaque, les taux de BNP et de NT-proBNP sont plus élevés que chez les patients dont la fonction cardiaque est normale.

Le médecin recourt également à une analyse des facteurs de risque cardiovasculaire, tels que le diabète, l’athérosclérose (présence de dépôts de graisse sur les parois artérielles), le tabagisme, le surpoids, la présence d’une hypertension artérielle ou de maladies coronariennes.

Hygiène de vie et traitements

L’adoption d’un mode de vie plus sain est cruciale pour préserver son cœur : arrêt du tabac, modification des habitudes alimentaires (moins de graisses, d’alcool, de sel), pratique d’une activité physique modérée, limitation des apports liquides pour réduire le risque d’œdème…

Le traitement de l’insuffisance cardiaque comprend une combinaison de plusieurs traitements ayant un mécanisme d’actions complémentaires5.

Cependant, au-delà du traitement spécifique de l’insuffisance cardiaque, il est tout aussi important de cibler ses facteurs de risques, par exemple en traitant une maladie coronarienne (y compris l’angine de poitrine), l’hypertension artérielle et la dyslipidémie ou en opérant une valve cardiaque défaillante.

Décryptage sur l'insuffisance cardiaque

ET SERVIER ?

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À RETENIR

Maladie à risque vital, l’insuffisance cardiaque nécessite un suivi médical régulier, avec consultation du médecin traitant au minimum tous les six mois lorsqu’elle est stabilisée. En outre, il est fortement conseillé de :

  • Adapter votre mode de vie : outre la gestion du traitement de l’insuffisance cardiaque, vous devrez peut-être adapter d’autres aspects de votre mode de vie, tels que le régime alimentaire, l’exercice physique, la consommation de tabac et d’alcool. Une adaptation réussie du mode de vie est tout aussi importante que le traitement médical pour gérer l’insuffisance cardiaque.
  • Pratiquer l’auto-surveillance : se peser régulièrement et prendre sa fréquence cardiaque, observer la présence d’œdème aux chevilles, évaluer son niveau d’essoufflement et de fatigue. Parmi les signes précurseurs d’une décompensation cardiaque, une forte prise de poids en quelques jours (du fait de l’accumulation d’eau), une fatigue et une gêne respiratoire accrues, des palpitations, une perte d’appétit ou de la fièvre peuvent être à observer.
  • Bien gérer vos traitements : il est important que vous preniez vos médicaments contre l’insuffisance cardiaque tels qu’ils vous ont été prescrits afin d’obtenir les meilleurs résultats possibles. Il est probable que l’on vous prescrive plus d’un médicament et, au cours de la journée, il peut y avoir différentes heures de prise à retenir.

[1] GBD 2017 Disease and Injury Incidence and Prevalence Collaborators. Global, regional, and national incidence, prevalence, and years lived with disability for 354 diseases and injuries for 195 countries and territories, 1990–2017: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2017. Lancet 2018;392:1789–1858 https://www.thelancet.com/article/S0140-6736(18)32279-7/fulltext
[2] Reyes EB, Ha JW, Firdaus I, Ghazi AM, Phrommintikul A, Sim D, Vu QN, Siu CW, Yin WH, Cowie MR. Heart failure across Asia: same healthcare burden but differences in organization of care. Int J Cardiol 2016;223:163–167. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27541646/
[3] World Health Organization – Ageing and health – https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/ageing-and-health
[4] National Cancer Institute. Definition of heart rate – NCI Dictionary of Cancer Terms. 2011. https://www.cancer.gov/publications/dictionaries/cancer-terms/def/heart-rate
[5] ESC Guidelines 2021; McDonagh et al. European Heart Journal (2021) 42, 3599-3726 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34447992/
[6] IQVIA, Analytics Link / World 74 countries – MAT Q1-2024