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Le patient, première victime des faux médicaments

La falsification des médicaments est un véritable fléau. Elle a atteint ces dernières années une ampleur sans précédent : un médicament sur dix vendus dans les pays à revenu faible ou intermédiaire est falsifié ou sous-standard, estime l’Organisation Mondiale de la Santé. Mais les efforts de lutte contre ce trafic, plus rentable que celui de la drogue, s’intensifient aussi.

La falsification de médicaments est avant tout une atteinte grave à la santé publique et un danger pour les patients : absence de principes actifs dans les médicaments contrefaits, mauvais dosages, impuretés ou substances toxiques, autres principes actifs que ceux du produit authentique, etc. Ces médicaments ne répondent à aucun des standards de qualité, d’efficacité et de sécurité attendus. Ils peuvent entraîner des effets indésirables majeurs et des complications au niveau individuel mais aussi collectif, avec l’apparition de résistances.

La journée mondiale anti-contrefaçon qui se tient le 6 juin 2019 est l’occasion de mettre un coup de projecteur sur les équipes Servier qui sont, en première ligne du combat contre les faux médicaments.

3 questions à Wilfrid Rogé, Responsable anti-falsification chez Servier

Servier est-il concerné par la contrefaçon ?

Aujourd’hui tout se copie et les médicaments ne font pas figure d’exception. A l’instar des autres groupes pharmaceutiques, Servier est également confronté à ce fléau. Ce trafic peut toucher toutes les catégories thérapeutiques et potentiellement tous les pays du monde. Moins le système de santé est régulé, plus les risques de voir la contrefaçon se développer sont grands. Si les pays industrialisés sont moins impactés, les contrefaçons réussissent néanmoins à pénétrer la chaine légale de distribution. Par ailleurs, les contrefacteurs utilisent les pharmacies en ligne illicites pour distribuer des médicaments falsifiés ou non autorisés. Parce que le trafic de faux médicament remet en cause nos valeurs basées sur la délivrance de médicaments de qualité et la sécurité de nos patients, le Groupe agit, pour détecter au plus tôt toute suspicion de faux médicaments.

Que se passe-t-il quand un médicament Servier contrefait est détecté ?

La vente de faux médicaments se fait toujours à l’insu du patient qui est la victime et jamais le complice. L’équation est simple : Il faut détecter chaque suspicion au plus vite.  Dès qu’un médicament suspect est identifié par nos collaborateurs dans les filiales ou par des tiers (professionnels de santé, autorités..), une véritable course contre la montre s’enclenche. Déterminer le plus rapidement possible si le produit suspect est falsifié ou non. Nos équipes dans nos sites de production (Gidy, Arklow,…) ou à TES (Technologie Servier) jouent un rôle essentiel dans l’identification des faux produits. Pour ce faire, nous avons un processus précis où chacun vient jouer sa partition. Dès connaissance du caractère falsifié du produit, les autorités compétentes sont informées pour que toutes les actions nécessaires soient entreprises. Nous enquêtons pour remonter le circuit illicite et démanteler les réseaux. Nous collaborons ainsi activement avec les autorités policières et douanières tant nationales, qu’internationales et nous poursuivons les contrefacteurs en justice.  Ce processus est une des pierres angulaires de notre action.

Que fait-on pour lutter contre ce fléau ?

Servier prend de longue date une part active à la lutte contre le faux médicament. Notre dispositif de lutte s’améliore sans cesse, en s’appuyant sur notre expérience et les nouvelles technologies. Il repose sur trois piliers : détecter, prévenir et agir. Sur le volet de la détection, il repose en interne sur l’ensemble de nos collaborateurs, véritables sentinelles qui doivent reporter toute suspicion de falsification dont ils auraient connaissance. Il s’agit aussi d’analyser en profitant du savoir-faire exceptionnel de nos collaborateurs de TES ou de nos sites de production.

Prévenir est le deuxième volet. Il s‘agit notamment de sensibiliser et de former nos collaborateurs mais également les acteurs externes comme les douaniers, les policiers ou les autorités de santé. En 2018, nous avons réalisé 43 formations auprès de 2 000 acteurs externes et 7 formations pour 281 personnes en interne. Prévenir, c’est aussi sécuriser les chaînes d’approvisionnement en développant la traçabilité, l’identification, et l’inviolabilité des médicaments grâce au programme MATRIX, et l’authentification immédiate des faux médicaments grâce au dispositif Securistamp en Chine, en Russie, en Ukraine et au Vietnam.

Enfin agir proactivement, par la collaboration étroite tant privée que publique. Cela se fait avec les autres laboratoires et les autorités sanitaires françaises, européennes et internationales, que ce soit dans le cadre du G5, l’EFPIA, Interpol ou l’OMS. Le fruit de ces synergies est par exemple le démantèlement d’un gigantesque réseau de contrefacteurs en Chine en 2018.

Et pour demain, notre feuille de route est ambitieuse : renforcer notre stratégie de surveillance des médicaments vendus sur le net, protéger plus et mieux nos produits notamment par le biais de nouveaux dispositifs d’authentification, poursuivre notre programme de formations notamment en Afrique, pour ne citer que ces chantiers.

Infographie sur la contrefaçon des médicaments 2019


Technologie Servier (TES), le laboratoire de pointe de Servier

Ce laboratoire est implanté à Orléans. Les experts de pointe y travaillant disposent des dernières technologies d’analyse des médicaments suspects. Ils sont le bras armé de Servier dans la lutte contre les médicaments falsifiés. Ce sont eux qui contrôlent les boîtes suspectes identifiées à travers le Monde et qui participent aux enquêtes grâce à leurs analyses sur les blisters, comprimés, éléments de packaging…

Ils utilisent un outil impressionnant : une base de données dans laquelle sont modélisées toutes les spécificités d’une trentaine de médicaments du Groupe, en fonction de leur lieu de production, de la méthode employée pour les fabriquer, ou des particularités propres à chaque ligne de production de chaque usine du Groupe.

En quelques secondes, il est possible de savoir si le médicament suspect est un produit falsifié.

L’enquête va plus loin avec l’approche visuelle, à l’aide d’un comparateur vidéo-spectral utilisé pour l’analyse du packaging. Par ailleurs, en s’appuyant sur la spectroscopie vibrationnelle, la résonance magnétique et la spectrométrie de masse, la fiche d’identité du produit falsifié peut être définie (composition chimique : excipients, principe actif et son dosage).

Sur la base de ces informations, un certificat d’analyse est renvoyé au siège qui sera en mesure d’initier les démarches en lien avec les autorités sanitaires.