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Le cholangiocarcinome, une tumeur rare des voies biliaires

Le cholangiocarcinome, un cancer des voies biliaires, est une tumeur rare et agressive. Dans la majorité des cas, les causes ne sont pas identifiées, mais il est souvent lié à d’autres facteurs de risque tels que les maladies inflammatoires, la cirrhose ou les infections.

Seule la chirurgie permet de le guérir, mais elle n’est possible que pour un nombre limité de patients et le risque de rechute reste élevé. La chimiothérapie et l’immunothérapie sont le traitement standard pour les patients qui ont un cholangiocarcinome inopérable ou qui a progressé après la chirurgie. Les progrès de l’immunothérapie et le développement de nouvelles thérapies ciblées permettent d’espérer augmenter l’espérance et la qualité de vie des patients.

Un cancer primitif des voies biliaires, intra ou extra-hépatique

Le cholangiocarcinome est un cancer dit primitif, par opposition à un cancer métastatique, qui se serait propagé depuis une tumeur primaire à un autre organe. Il se développe dans les canaux biliaires qui véhiculent la bile, de la vésicule biliaire à l’intestin grêle. Il existe trois formes principales de cholangiocarcinome1 qui dépendent de la localisation de la tumeur dans le système biliaire :

  • Le cholangiocarcinome intra-hépatique, qui se développe à l’intérieur du foie, dans les voies biliaires de petits ou moyens calibres.
  • Le cholangiocarcinome extra-hépatique périhilaire ou tumeur hilaire, qui se développe là où les canaux hépatiques se rejoignent et quittent le foie jusqu’à la jonction avec la vésicule biliaire.
  • Le cholangiocarcinome extra-hépatique distal, qui se développe à l’extérieur du foie après que les voies biliaires hépatiques se sont rejointes pour former la voie biliaire principale.

Bien que les données varient considérablement selon les régions, il semble que la moitié des cholangiocarcinomes diagnostiqués soient intra-hépatiques et l’autre moitié extra-hépatique2.

Un cancer rare et agressif

Le cholangiocarcinome est une tumeur rare et agressive. Il touche 1 à 3 personnes sur 100 000 en Europe, avec environ 10 000 nouveaux cas chaque année3. Le taux de survie à cinq ans est de 9 %, mais de 0 % en cas de métastases4.

Le cholangiocarcinome est considéré comme un cancer rare. En Europe occidentale, en Amérique du Nord et en Asie australe, les estimations varient entre 0,3 et 3,5 cas pour 100 000 individus chaque année. Pour exemple, cela concerne environ 8 000 personnes aux États-Unis et 2 000 en France5.

Le cholangiocarcinome est plus fréquent dans les régions où l’on retrouve des infections causées par un ver parasite situé dans le foie. La Thaïlande (avec 90 cas pour 100 000 habitants, soit le taux le plus élevé du monde6), la Chine et la Corée sont ainsi particulièrement touchées.

Du fait de la difficulté du diagnostic de cette forme de cancer, le nombre réel de cholangiocarcinome est probablement sous-estimé. Ainsi, il est parfois classé à tort dans d’autres types de cancer7.

Infographie expliquant le cholangiocarcinome

Infographie illustrée présentant le cholangiocarcinome

Souvent lié à des antécédents médicaux

Plusieurs facteurs augmentent le risque de cholangiocarcinome. Le plus souvent, il s’agit d’antécédents de maladie ou d’inflammation des voies biliaires8 favorisant le développement du cancer. L’âge (la moyenne d’âge des personnes touchées est d’environ 70 ans)9, l’obésité, le diabète et l’exposition à certains produits chimiques sont également des facteurs de risque.

Un diagnostic par imagerie et biopsie

Les examens de diagnostic dépendent des signes et des symptômes, de l’âge et de l’état de santé général, ainsi que des résultats des tests médicaux antérieurs. Le diagnostic de cancer des voies biliaires est souvent fait tardivement en raison de l’absence de signes et de symptômes. En effet, les premiers signes sont souvent non-spécifiques de cette maladie et apparaissent lorsque la tumeur est volumineuse et responsable de compression des canaux biliaires importants pouvant générer une jaunisse pour le cholangiocarcinome extra-hépatique.

Photo d'un patient atteint de cholangiocarcinome et son aidant

En revanche, pour le cholangiocarcinome intra-hépatique, la découverte du cancer peut se faire de manière fortuite lors d’un examen radiologique pour d’autres raisons, ou d’un bilan sanguin montrant une anomalie, une diminution ou un arrêt complet de la sécrétion biliaire. Malheureusement, il n’existe pas de marqueur biologique fiable et spécifique des cancers des voies biliaires.

L’imagerie seule (échographie, scanner ou IRM) permet de repérer la tumeur, la localiser, déterminer si elle s’est propagée à d’autres organes et déterminer si cette tumeur peut être retirée par la chirurgie ; on parle de tumeur résécable ou non10,11.  Dans un second temps, en cas de suspicion, la biopsie (prélèvement d’un fragment de tissu) et son analyse (histologie), permettront de préciser le diagnostic.

Un traitement essentiellement chirurgical

La résection chirurgicale est le seul traitement potentiellement curatif du cholangiocarcinome. Dans le cas où la chirurgie n’est pas possible, une chimiothérapie ou radiothérapie palliative peuvent être proposées. Une transplantation totale du foie peut également être envisagée. En outre, il est conseillé de traiter la jaunisse, en parallèle des traitements contre le cancer.

Face à l’agressivité de cette maladie et au manque d’options thérapeutiques, de nouveaux traitements sont en cours de développement. Plusieurs thérapies ciblées ont ainsi été autorisées ces dernières années. Elles ciblent les gènes, les protéines ou l’environnement tissulaire spécifique du cancer qui contribuent à sa croissance. Le traitement cible alors les cellules cancéreuses en bloquant leur prolifération et limite les dommages sur les cellules saines.

L’immunothérapie, dont le but est de renforcer les défenses immunitaires de l’organisme pour lutter contre le cancer, est aussi un nouvel espoir dans la lutte contre le cholangiocarcinome.

Photo d'un patient atteint de cholangiocarcinome et son aidant

ET SERVIER ?

Face à l’augmentation constante des cas de cancer et au besoin croissant de solutions thérapeutiques, nous avons fait de l’oncologie l’un de nos axes de développement prioritaires. Nous y consacrons ainsi plus de la moitié de notre budget de R&D. Avec une ambition affirmée : devenir un acteur focalisé et innovant dans le développement de traitements ciblant les cancers difficiles à traiter. Il s’agit des cancers digestifs (cancer de l’estomac, cancer du pancréas et cholangiocarcinome, une forme rare et agressive de cancer des voies biliaires), les gliomes ou tumeurs cérébrales, les cancers hématologiques (leucémie myéloïde aiguë, leucémie lymphoblastique aiguë) et les cancers pédiatriques.

Nous articulons nos programmes de R&D autour de deux approches :

  • L’immuno-oncologie, pour activer le système immunitaire contre les cellules cancéreuses ;
  • Les thérapies ciblées, pour cibler spécifiquement l’un des mécanismes biologiques des cellules cancéreuses.

À RETENIR

  1. Le cholangiocarcinome est une tumeur rare et agressive des voies biliaires. Le diagnostic est souvent tardif car les premiers signes ne sont pas spécifiques.
  2. Son apparition est souvent liée à des antécédents de maladie ou d’irritation des voies biliaires, ou bien à des infections parasites. L’obésité et l’abus d’alcool constituent des facteurs de risques.
  3. La résection chirurgicale est le seul traitement curatif du cholangiocarcinome. Les thérapies ciblées et l’immunothérapie représentent aujourd’hui de nouveaux espoirs dans la lutte contre le cholangiocarcinome.