Maladie de Parkinson : les chiffres clés
10 millions
La maladie de Parkinson touche environ 10 millions de personnes dans le monde et plus de 270 000 personnes en France2
58
L’âge médian du diagnostic est de 58 ans3
17 %
des patients ont moins de 50 ans3
10 à 20 ans
De nombreux signes précurseurs peuvent se manifester 10 à 20 ans avant le diagnostic4
Insights : Bonjour Djamchid et Caroline. On estime que l’âge moyen du premier diagnostic de la maladie de Parkinson se situe autour de 60 ans, un âge assez tardif pour une maladie dont les symptômes surviennent souvent plus tôt. Selon vous, pourquoi la prise en charge des patients est-elle si difficile ?
C.A. : Établir un diagnostic précis de la maladie de Parkinson dans ses premiers stades peut être difficile. Car, au-delà du triptyque symptomatique « typique » – tremblements, rigidité et lenteur des mouvements – les premiers symptômes sont généralement variés et non spécifiques selon les patients, retardant ainsi le diagnostic qui peut prendre parfois jusqu’à 5 ou 10 ans. Cette errance diagnostique constitue donc un premier enjeu majeur.
Ensuite, une fois le diagnostic posé, il n’existe à ce jour pas de traitement curatif mais seulement des traitements pour atténuer les symptômes en compensant le manque de dopamine.
D.D. : J’ajouterais que, bien souvent, les patients se retrouvent isolés pour faire face à une maladie complexe avec des symptômes qui évoluent au quotidien. Leurs attentes en termes de traitement sont élevées et, malgré la hausse de la prévalence, peu de solutions voient le jour du côté de la recherche, les essais cliniques s’appuyant sur des évaluations tardives et imprécises, basées sur la mémoire du patient. Il s’agirait alors de se demander si les critères qui mesurent l’efficacité du traitement sont les bons pour faire avancer la recherche et le développement.
Tout savoir sur la maladie de Parkinson
La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative, c’est-à-dire une maladie neurologique chronique qui évolue avec le temps. Elle se caractérise par la disparition progressive de cellules du cerveau essentielles à la fabrication de la dopamine, la molécule qui contrôle nos mouvements. Sans cette molécule, nos gestes simples du quotidien, comme manger ou écrire, deviennent de véritables défis.
Pour en savoir plus sur l’engagement de Servier dans la lutte contre Parkinson, lire cet article.
Insights : Djamchid, vous êtes polytechnicien, physicien, entrepreneur. Suite à votre diagnostic, vous fondez en 2020 la start-up DiamPark. Qu’est-ce qui a motivé sa création et comment répond-t-elle aux enjeux évoqués précédemment ?
D.D. : DiamPark est née de la volonté de transformer l’accompagnement quotidien des patients atteints de la maladie de Parkinson grâce à une application mobile innovante, DigiPark. Celle-ci propose trois fonctionnalités majeures :
C.A. : Nous avons également intégré un calendrier des rendez-vous médicaux et un agent conversationnel qui utilise l’intelligence artificielle pour apporter des réponses à plus de 100 questions sur la maladie, validées par des professionnels de santé et des patients.
Enfin, nous développons DigiPark Monitor, une solution de télésurveillance médicale grâce à laquelle les professionnels de santé peuvent accéder, en temps réel, aux données collectées par les patients dans leur vie quotidienne. L’objectif est d’améliorer la prise de décision thérapeutique, de faciliter la détection précoce des complications et l’ajustement des traitements. Ainsi, DigiPark est un véritable compagnon numérique, d’une part pour le patient, lui permettant de gérer de façon holistique son état de santé et sa qualité de vie et, d’autre part, c’est un outil précieux de suivi et d’évaluation pour les professionnels de santé.
Insights : Quelle a été la place des patients dans la création de l’application ?
D.D. : Née de mon expérience vécue, DigiPark a été conçue par et pour les patients atteints de la maladie de Parkinson. Si nous comptons aujourd’hui 3 500 utilisateurs, les patients ne sont pas de simples utilisateurs. Depuis la création de l’application, nous les avons impliqués dans la conception et le développement et nous continuons de corriger et d’optimiser DigiPark grâce à leurs retours.
C.A. : Le fait d’avoir un fondateur lui-même patient, qui vit avec la maladie, donne des responsabilités dans le développement de la start-up, nous obligeant à travailler avec un haut niveau d’exigence. Mais les patients ne sont pas les seuls acteurs de notre projet. Nous travaillons également en étroite collaboration avec des neurologues, des orthophonistes, des kinésithérapeutes et des professionnels de l’éducation thérapeutique. Car en effet, une approche pluridisciplinaire est clé pour améliorer la prise en charge des patients. Le professeur Neziha Gouider Khouja, neurologue expert en neurosciences et Manon Ranvier, orthophoniste, sont ainsi de précieux contributeurs au projet.
Insights : DiamPark est l’une des premières start-up à avoir été sélectionnée par Spartners by Servier & Biolabs, l’accélérateur hébergé au sein de l’Institut de Recherche et Développement Servier à Paris-Saclay. Que vous a apporté ce programme et quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
D.D. : Créer une start-up, c’est « facile ». Mais apporter une valeur ajoutée sur le long-terme, c’est là le vrai défi. Le contact permanant avec des experts de Servier nous a permis de bénéficier de conseils pour affiner notre business model. Aujourd’hui, notre principal enjeu est le financement pour continuer de mener à bien nos projets comme celui de la télésurveillance. Évoluer au sein d’un écosystème comme Saclay et au sein d’un accélérateur nous a ouvert de nombreuses opportunités de collaboration, notamment lors de grands événements internationaux comme les JP Morgan Healthcare.
Spartners by Servier & BioLabs, l’incubateur de start-up au service de l’innovation thérapeutique
Chez Servier, nous croyons à l’innovation ouverte, aux synergies et à la complémentarité des savoirs et savoir-faire. L’incubateur de start-up Spartners by Servier & BioLabs, hébergé au sein de notre Institut de Recherche et Développement à Paris-Saclay, s’inscrit dans cette dynamique avec l’objectif d’accélérer l’innovation thérapeutique au bénéfice des patients. Tout en bénéficiant d’un environnement scientifique et technologique de pointe, les start-up incubées conservent pleinement leur indépendance stratégique et scientifique. Diampark a été l’une des premières start-up à intégrer notre incubateur en 2024.
Insights : Aujourd’hui, quelles sont les perspectives pour DiamPark ?
C.A : Nous avons aujourd’hui trois grands axes de développement :
Insights : Pour conclure, Djamchid, quel conseil donneriez-vous à un patient qui souhaite entreprendre dans la HealthTech ?
D.D. : Partir du besoin du patient. Car si vous répondez à son besoin, alors vous répondez aussi à celui du professionnel de santé. Ensuite, évaluez votre valeur ajoutée, ce que vous pouvez réellement apporter. Enfin, il est essentiel de faire preuve de résilience : le lancement d’un projet, la recherche de financements et de partenaires sont autant d’étapes cruciales à approfondir pour bâtir des bases solides.
Servier s’engage en neurologie pour répondre à un besoin médical majeur
Trois milliards de personnes dans le monde, soit plus de 30 % de la population mondiale, vivent avec une affection neurologique, ce qui fait de ces troubles la principale cause de maladies et d’incapacités5. Servier s’engage à répondre à ce besoin médical majeur en concentrant sa R&D sur la création de nouveaux médicaments qui ralentissent ou stoppent la progression des troubles neurologiques et améliorent significativement la qualité de vie des patients.
[1] France Parkinson, Journée mondiale de la maladie de Parkinson : France Parkinson alerte sur l’augmentation inquiétante du nombre de personnes malades. Il est urgent d’agir ! https://www.franceparkinson.fr/wp-content/uploads/2025/04/DP-Journee-Mondiale-2025.pdf, consulté le 29/04/2025
[2] France Parkinson, Comprendre la maladie, https://www.franceparkinson.fr/comprendre-la-maladie-de-parkinson/, consulté le 29/04/2025
[3] Institut Pasteur, Parkinson, https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/parkinson, consulté le 29/04/2025
[4] France Parkinson, La pose du diagnostic de la maladie de Parkinson, https://www.franceparkinson.fr/comprendre-la-maladie-de-parkinson/la-pose-du-diagnostic-de-la-maladie-de-parkinson/, consulté le 29/04/2025
[5] The Lancet, Global, regional, and national burden of disorders affecting the nervous system, 1990–2021: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2021,https://www.thelancet.com/journals/laneur/article/PIIS1474-4422(24)00038-3/fulltext