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DiamPark : un compagnon numérique qui change la donne pour les patients atteints de Parkinson

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Diampark a mis au point une solution digitale pour améliorer la prise en charge des patients.

D’ici à 2050, le nombre de personnes atteintes de la maladie de Parkinson devrait atteindre 25,2 millions, soit une hausse de 112 % par rapport à 20211. Face à cette tendance critique, la biotech Diampark a mis au point une solution digitale pour améliorer la prise en charge des patients. Djamchid Dalili, fondateur de DiamPark et lui-même diagnostiqué en 2018, et Dr Caroline Atlani, médecin et directrice générale de la start-up, reviennent sur l’importance d’innover pour mieux accompagner les patientes et les patients concernés.

Maladie de Parkinson : les chiffres clés

10 millions

La maladie de Parkinson touche environ 10 millions de personnes dans le monde et plus de 270 000 personnes en France2

58

L’âge médian du diagnostic est de 58 ans3

17 %

des patients ont moins de 50 ans3

10 à 20 ans

De nombreux signes précurseurs peuvent se manifester 10 à 20 ans avant le diagnostic4

C.A. : Établir un diagnostic précis de la maladie de Parkinson dans ses premiers stades peut être difficile. Car, au-delà du triptyque symptomatique « typique » – tremblements, rigidité et lenteur des mouvements – les premiers symptômes sont généralement variés et non spécifiques selon les patients, retardant ainsi le diagnostic qui peut prendre parfois jusqu’à 5 ou 10 ans. Cette errance diagnostique constitue donc un premier enjeu majeur.

Ensuite, une fois le diagnostic posé, il n’existe à ce jour pas de traitement curatif mais seulement des traitements pour atténuer les symptômes en compensant le manque de dopamine.

D.D. : J’ajouterais que, bien souvent, les patients se retrouvent isolés pour faire face à une maladie complexe avec des symptômes qui évoluent au quotidien. Leurs attentes en termes de traitement sont élevées et, malgré la hausse de la prévalence, peu de solutions voient le jour du côté de la recherche, les essais cliniques s’appuyant sur des évaluations tardives et imprécises, basées sur la mémoire du patient. Il s’agirait alors de se demander si les critères qui mesurent l’efficacité du traitement sont les bons pour faire avancer la recherche et le développement.

Tout savoir sur la maladie de Parkinson

La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative, c’est-à-dire une maladie neurologique chronique qui évolue avec le temps. Elle se caractérise par la disparition progressive de cellules du cerveau essentielles à la fabrication de la dopamine, la molécule qui contrôle nos mouvements. Sans cette molécule, nos gestes simples du quotidien, comme manger ou écrire, deviennent de véritables défis.

Pour en savoir plus sur l’engagement de Servier dans la lutte contre Parkinson, lire cet article.

D.D. : DiamPark est née de la volonté de transformer l’accompagnement quotidien des patients atteints de la maladie de Parkinson grâce à une application mobile innovante, DigiPark. Celle-ci propose trois fonctionnalités majeures :

  • Un pilulier électronique qui rappelle au patient l’heure de prise de ses médicaments pour favoriser l’adhésion thérapeutique dans un contexte où le patient est souvent confronté à des prises multiples et où le moindre manquement peut fortement impacter son quotidien.
  • Un journal des symptômes moteurs et non moteurs permettant d’enregistrer des symptômes (tremblements, phonation…), qu’ils soient déclarés par le patient qui auto-évalue la gêne ressentie sur une échelle de référence, ou objectivement mesurés à partir de données brutes grâce à sa montre ou son téléphone.
  • Des exercices de rééducation (dictée vocale, calligraphie, orthophonie, kinésithérapie…) pour renforcer la motricité, la phonation, la déglutition et d’autres capacités affectées et ainsi ralentir la progression de la maladie.

C.A. : Nous avons également intégré un calendrier des rendez-vous médicaux et un agent conversationnel qui utilise l’intelligence artificielle pour apporter des réponses à plus de 100 questions sur la maladie, validées par des professionnels de santé et des patients.

Enfin, nous développons DigiPark Monitor, une solution de télésurveillance médicale grâce à laquelle les professionnels de santé peuvent accéder, en temps réel, aux données collectées par les patients dans leur vie quotidienne. L’objectif est d’améliorer la prise de décision thérapeutique, de faciliter la détection précoce des complications et l’ajustement des traitements. Ainsi, DigiPark est un véritable compagnon numérique, d’une part pour le patient, lui permettant de gérer de façon holistique son état de santé et sa qualité de vie et, d’autre part, c’est un outil précieux de suivi et d’évaluation pour les professionnels de santé.

D.D. : Née de mon expérience vécue, DigiPark a été conçue par et pour les patients atteints de la maladie de Parkinson. Si nous comptons aujourd’hui 3 500 utilisateurs, les patients ne sont pas de simples utilisateurs. Depuis la création de l’application, nous les avons impliqués dans la conception et le développement et nous continuons de corriger et d’optimiser DigiPark grâce à leurs retours.  

C.A. :  Le fait d’avoir un fondateur lui-même patient, qui vit avec la maladie, donne des responsabilités dans le développement de la start-up, nous obligeant à travailler avec un haut niveau d’exigence. Mais les patients ne sont pas les seuls acteurs de notre projet. Nous travaillons également en étroite collaboration avec des neurologues, des orthophonistes, des kinésithérapeutes et des professionnels de l’éducation thérapeutique. Car en effet, une approche pluridisciplinaire est clé pour améliorer la prise en charge des patients. Le professeur Neziha Gouider Khouja, neurologue expert en neurosciences et Manon Ranvier, orthophoniste, sont ainsi de précieux contributeurs au projet.

D.D. : Créer une start-up, c’est « facile ». Mais apporter une valeur ajoutée sur le long-terme, c’est là le vrai défi. Le contact permanant avec des experts de Servier nous a permis de bénéficier de conseils pour affiner notre business model. Aujourd’hui, notre principal enjeu est le financement pour continuer de mener à bien nos projets comme celui de la télésurveillance. Évoluer au sein d’un écosystème comme Saclay et au sein d’un accélérateur nous a ouvert de nombreuses opportunités de collaboration, notamment lors de grands événements internationaux comme les JP Morgan Healthcare.

Spartners by Servier & BioLabs, l’incubateur de start-up au service de l’innovation thérapeutique

Chez Servier, nous croyons à l’innovation ouverte, aux synergies et à la complémentarité des savoirs et savoir-faire. L’incubateur de start-up Spartners by Servier & BioLabs, hébergé au sein de notre Institut de Recherche et Développement à Paris-Saclay, s’inscrit dans cette dynamique avec l’objectif d’accélérer l’innovation thérapeutique au bénéfice des patients. Tout en bénéficiant d’un environnement scientifique et technologique de pointe, les start-up incubées conservent pleinement leur indépendance stratégique et scientifique. Diampark a été l’une des premières start-up à intégrer notre incubateur en 2024.  

C.A : Nous avons aujourd’hui trois grands axes de développement :

  • Ouvrir DigiPark à d’autres géographies. Si notre application est déjà reconnue comme dispositif médical en Europe et disponible en neuf langues, nous envisageons son déploiement dans l’ensemble des pays d’Europe avant de partir à la conquête des marchés américain et asiatique. Nous ambitionnons de devenir le leader de l’évaluation, du traitement et du suivi de la maladie de Parkinson afin d’aider les 10 millions de patients dans le monde à mieux vivre au quotidien.
  • Ouvrir DigiPark à d’autres pathologies. Nous travaillons à faire évoluer DigiPark en une version déclinée pour d’autres maladies neurologiques – ataxie, séquelles d’AVC… – dont le parcours de soins est similaire avec un suivi épisodique par un neurologue, un orthophoniste et un kinésithérapeute.
  • Faire de DigiPark une base de données unique, puissante et sécurisée pour contribuer à la recherche clinique.  Les centaines de milliers de données des utilisateurs de l’application, sur leurs symptômes, leurs prescriptions, leur adhérence et la progression de leur maladie, sont des données précieuses pour les équipes de recherche car ce sont des « Patient Reported Outcomes », des informations provenant directement du patient. Ainsi, leur utilisation en essais cliniques pourrait accélérer la recherche de nouvelles solutions thérapeutiques.

D.D. : Partir du besoin du patient. Car si vous répondez à son besoin, alors vous répondez aussi à celui du professionnel de santé. Ensuite, évaluez votre valeur ajoutée, ce que vous pouvez réellement apporter. Enfin, il est essentiel de faire preuve de résilience : le lancement d’un projet, la recherche de financements et de partenaires sont autant d’étapes cruciales à approfondir pour bâtir des bases solides.


[1] France Parkinson, Journée mondiale de la maladie de Parkinson : France Parkinson alerte sur l’augmentation inquiétante du nombre de personnes malades. Il est urgent d’agir ! https://www.franceparkinson.fr/wp-content/uploads/2025/04/DP-Journee-Mondiale-2025.pdf, consulté le 29/04/2025
[2] France Parkinson, Comprendre la maladie, https://www.franceparkinson.fr/comprendre-la-maladie-de-parkinson/, consulté le 29/04/2025
[3] Institut Pasteur, Parkinson, https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/parkinson, consulté le 29/04/2025
[4] France Parkinson, La pose du diagnostic de la maladie de Parkinson, https://www.franceparkinson.fr/comprendre-la-maladie-de-parkinson/la-pose-du-diagnostic-de-la-maladie-de-parkinson/, consulté le 29/04/2025
[5] The Lancet, Global, regional, and national burden of disorders affecting the nervous system, 1990–2021: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2021,https://www.thelancet.com/journals/laneur/article/PIIS1474-4422(24)00038-3/fulltext