Près de la moitié des gènes s’expriment différemment chez les hommes et les femmes1. Par conséquent les symptômes des maladies, leur incidence et leur gravité varient d’un sexe à l’autre, tout autant que les probabilités de développer une maladie. Pourtant, on constate que dans bien des cas, ces différences sont mal connues et entraînent des conséquences parfois lourdes pour les patients. Pour pallier cette problématique, l’enjeu pour Servier est de sensibiliser autour de ces différences afin d’améliorer la prise en charge des patients.
Des conséquences significatives sur la prise en charge des patientes
Les chiffres sont significatifs : on estime que le risque de décès ou de complications graves à la suite d’un événement cardiovasculaire est environ deux fois plus élevé chez la femme que chez l’homme2. Ceci est principalement dû à la méconnaissance des symptômes typiquement féminins et qui a pour conséquence de freiner la pose d‘un diagnostic des femmes, et donc in fine leur prise en charge médicale.
« Une femme aurait 40 % de chances en moins qu’un homme de se faire prescrire un examen des artères coronaires3. Ce défaut ou retard de prise en charge explique en partie pourquoi les femmes sont plus susceptibles de décéder des suites d’un événement cardiaque que les hommes4.»
Nicolas Garnier, Chief Patient Officer Servier
Ci-dessous, quatre idées reçues sur les symptômes hommes-femmes.
À vous de jouer !
Pour une même maladie, les symptômes sont toujours identiques, que le patient soit un homme ou une femme.
FAUX – L’histoire médicale des maladies démontre le contraire ! Des symptômes différents ou avec un degré de gravité plus ou moins élevé, hommes et femmes ne sont pas égaux. C’est notamment le cas pour l’angine de poitrine (angor), qui s’exprime traditionnellement par des douleurs thoraciques qui font suite à un effort ou du stress. Certaines femmes ressentent également des douleurs importantes dans le cou, la mâchoire, la gorge ou encore dans le dos, ainsi que des palpitations même au repos, des nausées et une fatigue intense2.
L’infarctus du myocarde est une maladie qui ne touche que les hommes.
FAUX – Sur les 65 000 cas de crises cardiaque en France chaque année, un quart touche des femmes5. Le symptôme de la douleur virulente dans la poitrine, le plus identifié par l’opinion publique, a une incidence moins élevée chez les femmes. À l’inverse, elles présentent des signes tels que la fatigue, des douleurs dans le cou, la mâchoire, les épaules, mais aussi un essoufflement et des nausées. Moins alertées par ces signaux, elles sont donc moins vite prises en charge, ce qui multiplie par deux le risque de décès5.
Une femme est plus susceptible de souffrir d’une forme atypique d’angor.
VRAI – Des études récentes montrent effectivement que bien que les maladies coronariennes soient la première cause de comorbidité et de mortalité chez les femmes et les hommes, les femmes sont plus enclines à développer une forme différente d’angine de poitrine. Celle-ci se caractérise par les symptômes spécifiques précisés ci-dessus.6
Les femmes ont une pleine connaissance des symptômes propres à leur sexe.
FAUX – On estime que moins de 15 % des femmes seraient en mesure de citer un ou des facteurs de risques propres à leur sexe. Entre autres, 64 % d’entre elles ignorent que les troubles digestifs sont un signe possible d’infarctus7.
Et dans d’autres maladies ?
Il est avéré que l’expression du chromosome Y chez les hommes se traduit par une action protectrice vis-à-vis de certaines maladies, comme la sclérose en plaques. En résulte logiquement que les trois quarts des patients atteints sont des femmes8.
De la même façon, le chromosome X porte des gènes dont le rôle est de neutraliser les tumeurs. Leur double présence chez les femmes les protège donc davantage de développer un cancer (1 homme sur 5 risque d’avoir un cancer dans sa vie, contre 1 femme sur 69).
Les hommes sont également confrontés à la problématique du sous-diagnostic. Par exemple, bien que l’incidence de cette maladie soit plus élevée chez les femmes ménopausées, au-delà de 50 ans, un homme sur cinq est également susceptible de présenter une fracture d’ostéoporose10.
« La méconnaissance des symptômes pour certains profils de patients peut entraîner une prise en charge tardive et avoir des conséquences très négatives. En tant qu’acteur majeur en cardiologie11 , il est de notre responsabilité de sensibiliser les professionnels de santé sur ces différences, afin qu’ils puissent prendre en charge tous les patients dans les meilleures conditions. Pour y parvenir, nous travaillons main dans la main avec les patients afin d’améliorer nos connaissances et développer ensemble des campagnes de prévention. »
[1] The impact of sex on gene expression across human tissues – Science. 2020 Sep 1;369(6509):eaba3066. doi: 10.1126/science.aba3066 (consulté en mars 2024)
[2] Santé cardiaque : les inégalités femmes-hommes ne sont pas une fatalité ! – FFC (fedecardio.org)
[3] FÉDÉRATION FRANÇAISE DE CARDIOLOGIE, « Cœur, artères et femmes… », op. cit., p. 12, janvier 2022
[4] Comment reconnaître les signes précurseurs d’un infarctus chez la Femme ? – DefMe (publié le9 avril 2021, consulté en mars 2024)
[5] Infarctus : les symptômes de la crise cardiaque chez la femme, (e-sante.fr), issu d’un entretien avec le Dr Christelle Diakov, cardiologue, unité Cardiologie médicale et interventionnelle (Institut Mutualiste Montsouris) suite à la conférence « Femme et infarctus du myocarde » à l’Institut Mutualiste Montsouris (24/9/2015) (consulté en mars 2024)
[6] Frontiers in cardiovascular medicine : Gender-Related Differences in Chest Pain Syndromes in the Frontiers in CV Medicine Special Issue: Sex & Gender in CV Medicine
[7] L’observatoire du cœur des français – cœurs des femmes mars 2018
[8] Définition et chiffres – Fondation Sclérose en plaques (arsep.org) (consulté en mars 2024)
[9] Cancers – Santé publique France (santepubliquefrance.fr) (consulté en mars 2024)
[10] Ostéoporose chez l’homme (revmed.ch) (juin 2013, consulté en mars 2024)
[11] QVIA, Analytics Link World 75 countries – MAT Q3-2023