Aller au contenu
Retourner aux dossiers

La dépression, première cause mondiale d’incapacité

Souvent mal diagnostiquée, la dépression est une maladie aux causes multiples, dont il reste beaucoup à apprendre.

Tristesse, idées sombres, faible estime de soi, perte de plaisir et d’envie… la dépression n’a rien du coup de blues, c’est une véritable maladie. Affectant tous les domaines de la vie quotidienne, elle est liée à un risque accru de suicide. Elle favorise notamment les addictions, mais aussi les maladies cardiovasculaires, le diabète et les troubles sexuels.

De nombreux facteurs entrent en jeu dans la survenue de la dépression. Les facteurs de vulnérabilité préparent le terrain ; parmi eux, le fait d’avoir été victime de maltraitance pendant son enfance. D’autres, dits déclenchants, précèdent la survenue de la dépression, tels qu’une rupture conjugale, le décès d’un proche ou une situation de précarité.

Des facteurs génétiques seraient également impliqués, suggérant une prédisposition familiale. La présence d’une maladie chronique, le tabagisme, une dépendance à l’alcool ou à d’autres substances, voire une alimentation déséquilibrée, peuvent aussi favoriser la dépression.

322 millions

C’est le nombre de personnes dans le monde qui vivent avec une dépression en 2017. 1

+ 18,4 %

C’est l’augmentation du nombre de cas de dépression entre 2005 et 2015. 2

≈ 1/2

Moins de la moitié des personnes affectées par la dépression bénéficient d’un traitement antidépresseur. 3


En France

Près de 70 % des personnes décédées par suicide souffraient d’une dépression, le plus souvent non traitée ou non diagnostiquée 4.
9,8% des Français âgés de 18 à 75 ans ont connu un épisode dépressif caractérisé au cours des 12 derniers mois selon le Baromètre de santé publique France 2017 5.
Maximale chez les 18-44 ans, la prévalence (le nombre de cas existant pour une période donnée) est deux fois plus élevée chez les femmes (13 %) que chez les hommes (6,4 %). Après avoir connu une période de stabilité de 2005 à 2010, la prévalence de l’épisode dépressif caractérisé a augmenté de 1,8 point entre 2010 et 2017.
Pour la première fois, le baromètre 2017 met en évidence un lien avec le statut économique des individus. En effet, on constate une hausse plus importante chez les étudiants, les personnes qui ont de faibles revenus et chez les chômeurs. Des résultats similaires ont été relevés aux États-Unis et en Allemagne.

Mieux comprendre la dépression

Les neurotransmetteurs chamboulés

Les personnes dépressives présentent une chimie cérébrale altérée. Entre autres, un déficit ou un déséquilibre de plusieurs neurotransmetteurs, des molécules libérées à l’extrémité des neurones (synapses) et qui servent de messagers chimiques au cerveau. Trois sont affectés dans la dépression : la sérotonine, la noradrénaline et la dopamine. Celles-ci sont impliquées dans la régulation de l’humeur et des comportements. La restauration de leur fonctionnement est possible grâce aux antidépresseurs.

Les signes de la maladie

Selon les recommandations fixées par l’Organisation Mondiale de la Santé, et reprises par la Haute Autorité de Santé en octobre 2017, « un épisode dépressif caractérisé repose sur la présence d’au moins deux des trois symptômes principaux (voire infographie) durant deux semaines consécutives, avec pour chacun d’entre eux un certain degré de sévérité. Ils doivent représenter un changement par rapport au fonctionnement antérieur et induire une détresse significative ».

Le plus souvent, les épisodes dépressifs vont disparaitre après quelques semaines ou quelques mois, soit avec un traitement soit même spontanément. On parle alors de rémission.
Si l’épisode dépressif caractérisé reste unique, on peut alors parler de guérison. Cela reste assez rare. Dans 50 % à 80 % des cas, un nouvel épisode survient dans les cinq années suivantes 6. La dépression est dite chronique lorsque certains troubles persistent, parfois sous une forme atténuée, pendant au moins deux ans.

Infographie des symptômes de la dépression

Quels traitements disponibles ?

Les antidépresseurs sont recommandés dans les épisodes dépressifs modérés à sévères. Il en existe plusieurs classes, dont la plupart ciblent des neurones sécrétant de la sérotonine, de la noradrénaline ou de la dopamine. Ils peuvent agir par divers mécanismes qui permettent d’augmenter la quantité disponible de neurotransmetteurs ou de restaurer des circuits neuronaux affectés par la dépression.

C’est le médecin qui, en fonction des symptômes présents, des antécédents médicaux connus et des pathologies et traitements antérieurs ou en cours, fait le choix de l’antidépresseur le plus adapté au profil du patient.
L’efficacité des antidépresseurs n’apparaît généralement qu’après quelques semaines.

On distingue deux phases de traitement, voire trois en cas de rechute :

  •  Une phase aiguë (d’une durée de 6 à 12 semaines) pour surmonter l’épisode dépressif en cours.
  •  Une phase de consolidation (d’une durée de 4 à 6 mois), afin de réduire le risque de rechute à court-terme.
  •  Une phase d’entretien : au-delà de trois épisodes dépressifs, un traitement peut être prescrit pendant plusieurs années pour éviter les récidives.

La plupart du temps, le traitement se fait en ambulatoire (au domicile du patient), sous le contrôle régulier du professionnel de santé. Cependant, dans certains cas, le patient peut présenter une situation d’urgence ou l’épisode dépressif peut résister aux traitements médicamenteux classiques. Une hospitalisation pourra alors être envisagée.

QUELQUES MESURES DE PRÉVENTION POUR ÉVITER LES RECHUTES À RETENIR

  1. Pratiquer des activités physiques régulières d’intensité modérée (telles que marche rapide, jogging, natation ou vélo). La fréquence recommandée est de cinq séances hebdomadaires de 30 à 40 minutes.
  2. Manger équilibré, en privilégiant fruits et légumes frais, poissons et fruits de mer, huiles végétales et céréales complètes. Ces aliments sont riches en acides gras essentiels, antioxydants, vitamine B12, sélénium, zinc et fer, dont les carences favorisent la dépression.
  3. Parler tôt de ses problèmes à sa famille, ses amis ou son médecin peut permettre d’éviter des rechutes ou récidives dépressives. Il existe également des associations d’aide et d’écoute que l’on peut contacter si on en éprouve le besoin.
Photo d'une patient souffrant de dépression

ET SERVIER ?

Depuis plus de 30 ans, Servier s’engage pour mettre à disposition des solutions thérapeutiques au bénéfice des personnes souffrant de dépression. Le Groupe s’est notamment focalisé plus récemment sur une approche thérapeutique digitale de type cognitivo-comportementale.
L’approche cognitivo-comportementale regroupe l’approche cognitive qui s’intéresse aux pensées qui maintiennent la détresse émotionnelle, et l’approche comportementale qui met l’accent sur les comportements inadaptés. Elle a pour objectif d’aider les patients à trouver des pensées alternatives et à développer des comportements optimaux.


(1) (2) (3) Rapport OMS: Depression and other common mental disorders 2017.
https://www.who.int/mental_health/management/depression/prevalence_global_health_estimates/en/
(4) http://www.info-depression.fr/spip.php?rubrique16
(5) Léon C, Chan Chee C, du Roscoät E, le groupe Baromètre santé 2017. La dépression en France chez les 18-75 ans : résultats du Baromètre santé 2017. Bulletin épidémiologique hebdomadaire. 2018;(32-33):637-44
https://www.santepubliquefrance.fr/content/download/119666/file/152124_2018-32-33-1.pdf
(6) Site Inserm, dossier dépression
https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/depression