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L’oncologie, une priorité stratégique pour Servier

3 questions à Patrick Therasse, Head of R&D Oncology.

D’ici 2 ans, l’oncologie représentera 50 % du budget R&D du Groupe. Une aire thérapeutique stratégique pour Servier, qui met déjà à disposition des patients plusieurs traitements de référence et qui continue à développer de nouvelles options thérapeutiques. 3 questions à Patrick Therasse, Head of R&D Oncology. 

Photo de Patrick Therasse

Quelle place tient l’oncologie dans la R&D du Groupe ?

Patrick Therasse : Servier a effectué un virage majeur en faisant de l’oncologie l’une de ses priorités stratégiques, car le besoin thérapeutique est immense : d’ici 2030, 233 millions de nouveaux patients seront diagnostiqués avec un cancer. En matière de recherche, les connaissances se précisent et ouvrent de nouvelles opportunités pour intervenir à différents stades de la maladie et la traiter. Le Groupe consacre aujourd’hui plus d’un tiers de son investissement R&D à l’oncologie. Il se focalise principalement sur deux axes. D’abord, la recherche de molécules capables de rétablir l’apoptose, le processus naturel de mort programmée des cellules lorsqu’elles ne peuvent plus exercer leur fonction vitale normale. Seconde priorité : la recherche de nouvelles molécules en immuno-oncologie, pour stimuler le système immunitaire et lui réapprendre à identifier puis à détruire les cellules cancéreuses. C’est l’objet de nos travaux en matière de thérapies cellulaires, dont font partie les cellules CAR-T (des lymphocytes T modifiés génétiquement pour reconnaître les cellules cancéreuses et les tuer) et les « immuno-checkpoints » (des agents qui permettent de doser la réponse immunitaire pour éviter des réactions auto-immunes).

En termes d’investissement, nos choix sont guidés par trois options : nos domaines d’expertise comme la biologie cellulaire ; les opportunités de partenariats, comme avec Novartis sur l’apoptose et avec des biotechs spécialisées dans les anticorps ; ou via des acquisitions, comme la branche oncologie de Shire avec la mise sur le marché de deux nouveaux médicaments (Oncaspar et Onivyde).

Quels sont les bénéfices thérapeutiques attendus pour les patients ?

P.T. : Ils ne sont pas seulement attendus, ils sont déjà bien réels à travers les 5 médicaments Servier qui sont commercialisés en oncologie. En ce qui concerne la R&D, 11 molécules sont en cours de développement clinique en oncologie. Elles ciblent en priorité les cancers les plus fréquents (sein, colorectal, poumon, estomac) et les plus agressifs (pancréas, leucémies aigües,…). Certains programmes que nous développons donnent déjà des résultats très intéressants. Je pense notamment aux traitements via les CAR T cells, qui engendrent un taux de rémission important chez des patients condamnés à courte échéance. D’autant que les effets indésirables sévères sont relativement rares et gérables quand ils surviennent. Pour les patients, là encore, le bénéfice est déjà concret : avec les CAR T- toutes les études le montrent – suivre un essai clinique est souvent favorable pour le patient qui bénéficie d’un traitement de pointe et d’un suivi personnalisé.

Quelles sont les perspectives pour les futurs traitements ?

P.T. : L’immuno-oncologie constitue une véritable révolution, couronnée notamment par plusieurs récompenses : un prix Nobel de Médecine en 2018 attribué à James Allison et Tasuku Honjo pour la découverte de 2 molécules efficaces sur plusieurs types de cancer. Autre exemple : le prix Pasteur-Weizmann/Servier a été attribué en 2018 au Professeur Michel Sadelain, Directeur du centre d’ingénierie cellulaire au Memorial Sloan-Kettering Cancer Center (New York), pour ses travaux sur les CAR T.

Pour la R&D de Servier, l’un des objectifs est d’identifier de nouvelles combinaisons de molécules. Autre espoir pour développer de nouveaux traitements : l’exploration du microbiote, avec des travaux en particulier sur les interactions entre la flore intestinale et le système immunitaire. De façon générale, les progrès de la science permettront de concevoir des traitements de plus en plus personnalisés, encore plus adaptés aux patients grâce, notamment, au partage de données à grande échelle (nous disposerons donc de base de données immense pour tester/valider nos hypothèses) et à l’intelligence artificielle. Ces traitements seront aussi plus faciles à concevoir, ils pourront être ciblés et adaptés à une détection très précoce de la maladie, dès ses prémices.

Le saviez-vous ?

  • 37 % des investissements du Groupe en R&D en 2018 ont été consacrés à la lutte contre le cancer, avec l’objectif d’atteindre 50 % d’ici 2 ans.
  • 5 médicaments commercialisés en oncologie (Lonsurf®, Muphoran®, Oncaspar®, Onivyde®, Pixuvri®).
  • 11 molécules sont en cours de développement clinique en oncologie, avec pour cibles les cancers gastro-intestinaux, pulmonaires et autres tumeurs solides, ainsi que différents lymphomes et leucémies.
  • 19 alliances de Recherche stratégiques en oncologie.
  • 700 collaborateurs dans 50 pays travaillent chaque jour pour développer des solutions thérapeutiques innovantes en oncologie.